Stellantis teste quatre scénarios d’incidents dans le Duplex de l’A86 à l’ouest de Paris

Le sujet de l’automatisation de la conduite progresse, mais à un rythme bien moins important qu’espéré il y a quelques années. Enfin, espéré par les constructeurs qui ne s’étaient guère posé la question de la demande des clients. Audi, BMW et Mercedes avaient fait de leurs annonces de progrès, en attendant la réalité sur la route, des outils de suprématie technologique. Finalement, ceux-ci se sont révélés assez vains et les trois Premiums allemands ont adopté la philosophie Toyota, celle de fonctions résolvant des cas pratiques demandés par l’automobiliste. Pour sa part, PSA, puis Stellantis, suit également cette logique après quelques sueurs froides sur la N118 !

Afin de résoudre quatre cas de figure précis – véhicule arrêté sur bande d’arrêt d’urgence dans un virage, petit objet sur BAU, piéton apparaissant puis disparaissant, véhicule lent en amont – Stellantis vient de lancer des expérimentations, dans le flux de la circulation, dans le Duplex de l’A86 avec le concours de Vinci Autoroutes. Cette infrastructure comprend déjà près de 500 caméras et un poste de supervision centralisé.

 

Pour les besoins des expérimentations menées dans le cadre du projet SAM (Sécurité et Acceptabilité de la Mobilité autonome) par Vinci Autoroutes, l’équipement du Duplex A86 a été complété par une plate-forme Infrastructure-To-Vehicle composée :

  • d’une cartographie Haute Définition du Duplex A86, véritable « jumeau numérique » servant de référentiel pour pouvoir localiser tout objet ou tout événement avec une précision de moins de 5 cm,
  • de 10 unités de bord de route communicantes permettant des échanges de données sécurisés entre l’infrastructure et les véhicules,
  • d’une solution de « Perception de Bord de Route » utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle développés par Cyclope.ai pour traiter les images issues des caméras du Duplex A86,
  • d’une plateforme logicielle permettant de visualiser le trafic et les événements en temps réel, de simuler des véhicules et des évènements virtuels, de scénariser et de répéter des tests de manière sure, et enfin de collecter les enregistrements des données d’essais.

L’infrastructure est ainsi à même de détecter en temps réel l’ensemble des véhicules et événements pouvant survenir sur le tracé, de les qualifier, de les situer sur une cartographie numérique avec un degré de précision de quelques centimètres, et de transmettre l’information au véhicule connecté ou autonome toutes les 100 millisecondes.

Les expérimentations sont menées en conditions de circulation réelles. Les éléments transmis intègrent donc les données relatives aux véhicules qui empruntent quotidiennement l’infrastructure dans le cadre de leurs trajets.

« Pour toujours plus de sécurité, nous développons des fonctions d’aide à la conduite de plus en plus évoluées. L’infrastructure connectée et intelligente permettra d’enrichir ce que perçoit le véhicule et compléter nos capteurs », explique Vincent Abadie, Maître-Expert ADAS et véhicule autonome chez Stellantis. « Grâce à notre collaboration avec Vinci Autoroutes, nous franchissons une nouvelle étape vers l’industrialisation du véhicule connecté et autonome. »

Bertrand Gay

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