C’est désormais la question qu’il est possible de poser légitimement car les deux entreprises n’ont pas publié, comme elles le faisaient les années passées, de point financier sur l’état des synergies pour l’année passée. Il semble que Renault et Nissan, conscients de leurs nombreux désaccords, estiment qu’il n’est plus très pertinent de parler de synergies. D’ailleurs, les montants annoncés ces dernières années servaient-ils à autre chose qu’à appuyer le propos d’un président de l’Alliance cherchant à démontrer à tout prix que sa « créature » était en bonne santé ?
La dernière communication sur les synergies, basée sur un indicateur vérifié par le contrôle de gestion de chaque entreprise, remonte à juin 2018. Depuis le début de l’affaire Ghosn et les liens quelque peu distendus entre Renault et Nissan, cette notion de synergies semble passer au second plan. Identifiées depuis 2010, les synergies entre Renault, Nissan, et désormais Mitsubishi, ont atteint 5,7 milliards d’euros en 2017. Elles étaient en croissance régulière, mais ces chiffres traduisaient-ils la réalité ?
Bertrand Gay